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Comment Ouvrir un Gîte : Guide Pratique pour Entrepreneurs du Tourisme


Comment Ouvrir un Gîte Vous avez acquis un bien immobilier et vous souhaitez en faire un gîte ? Vous devez faire en sorte de bien réfléchir à la réalisation et le lancement de votre projet. En effet, comme il s’agit d’une activité de location saisonnière dans le secteur du meublé de tourisme, elle est tout particulièrement concurrentielle. En ce sens qu’actuellement, le marché français compte en peu plus de 90 000 établissements en location saisonnière sur le territoire. Comment créer et ouvrir efficacement votre gîte dans ce cas ? On vous en parle dans cet article.

Ce qu’il faut savoir sur les gîtes

Un gîte : de quoi s’agit-il ?

Lorsqu’on parle de gîte, il s’agit dans un premier temps d’une location meublée louée de manière saisonnière. Le gîte se trouve dans la catégorie des meublés de tourisme. En d’autres termes, il offre des services d’hébergement touristique, mais contrairement à un hôtel, ce sera l’ensemble de l’habitation qui sera mis à la disposition du locataire. De ce fait, le logement se doit d’avoir les mobiliers nécessaires pour que le locataire y trouve son confort. On y trouvera aussi les équipements et les appareils ménagers essentiels pour pouvoir faire les tâches basiques au quotidien. Cela comprend, les ustensiles cuisine, la literie et les linges y afférents, etc. Par ailleurs, il faut noter que chaque location de gîte doit faire l’objet d’un contrat. Ici, il ne s’agit pas de contrat de bail comme pour la location de longue durée. On parle surtout de contrat sur une location saisonnière. En ce sens que pour louer un gîte, le locataire doit établir un contrat hebdomadaire ou mensuel. Il faut aussi noter que la location d’un gîte ne doit pas dépasser un délai de 3 mois, soit 90 jours. Au-delà de cette durée, le législateur exige que le contrat soit transformé en contrat de location d’habitation.

Comment différencier la chambre d’hôte et le gîte ?

Beaucoup d’entre nous, même les entrepreneurs, ne savent pas faire la différence entre le gîte et la chambre d’hôte. Comme dit plus haut, le gîte implique la location du logement en entier, ce qui n’est pas le cas avec la chambre d’hôte. En effet, avec cette dernière, le loueur ne met en location qu’une partie de son logement. Toutefois, il doit mettre à la disposition de ses hôtes, un service de petit-déjeuner. Quant au délai, avec un gîte, on peut rester jusqu’à 90 jours. Dans une chambre d’hôte, le client reste rarement plus d’une semaine ou deux. La location d’une chambre d’hôte se fait sur seulement quelques jours, voire, pour seulement une nuitée. Autre différence, comme le gîte concerne la location d’un logement en entier, on peut y loger une famille entière. Dans une chambre d’hôte, les locataires ne peuvent dépasser 15 personnes. Si la maison d’hôte peut accueillir plus de 15 personnes, le législateur exige du propriétaire, l’ouverture d’un établissement hôtelier. D’ailleurs, aucune limitation de nombre de personnes n’est assignée à un gîte.

Ouvrir un gîte, quelques points à connaître

Ouvrir un gîte : quel intérêt ?

Ouvrir un gîte présente de multiples avantages. Cela se cadre surtout sur l’aspect personnel et sur le plan financier. En effet, si vous avez un logement secondaire que vous n’utilisez que peu ou pas, vous pouvez en faire un gîte. Cela vous permet de générer un revenu en sus. Pour un retraité, avoir ce type de complément de revenu sera plus que bénéfique. De plus, vous pourrez bien gérer votre patrimoine. En effet, au lieu de laisser un bien immobilier non utilisé pendant une certaine période de l’année, vous pouvez l’optimiser et l’utiliser pour vous faire gagner de l’argent. Au niveau personnel et surtout, relationnel, ouvrir un gîte est un bon moyen de se faire de nouveaux amis et de nouvelles connaissances. Et comme vous êtes dans une activité touristique, vous pouvez leur faire connaître votre ville et ses spécialités, ou votre région. Par ailleurs, comme un établissement hôtelier, vous avez aussi la possibilité de demander à ce que votre gîte soit classé. Ainsi, on peut lui attribuer une ou plusieurs étoiles. Toutefois, cela n’est pas obligatoire, mais recommandé pour que votre établissement ait de la notoriété et plus de visibilité. En France, on a aussi des labels donnés aux gîtes les plus appréciés et offrant des services de qualité. Vous pouvez ainsi demander à être évalué pour avoir, soit le label « Gîtes de France », soit « Clévacances ». Il en existe d’autres, mais ce sont les plus connus.

Ouverture d’un gîte sans diplôme, est-ce possible ?

Ouvrir un gîte ne demande pas la possession d’un diplôme spécifique. D’ailleurs, l’État ne demande aucun diplôme à un entrepreneur qui veut se lancer dans cette activité. Cependant, vous devez savoir  accueillir vos clients et avoir un bon sens de l’organisation si vous voulez réussir dans cette activité. Malgré tout, comme le gîte peut proposer des services comme la vente de boissons, là, vous aurez besoin de suivre une formation. Cela concerne surtout la commercialisation de boissons alcoolisées. En effet, l’État exige que tout débit de boissons soit en possession d’un permis d’exploitation avant de pouvoir vendre ce type de boisson. Vous devez également acheter une licence 4 ou 3 pour pouvoir vendre des boissons alcooliques. Mais en plus de cela, il est également préférable de connaître les bases sur la gestion d’entreprise et notamment, la gestion d’un établissement touristique. Même si une formation en ce sens n’est pas obligatoire, elle est plus que recommandée.

Les réglementations à respecter

Obtenir le permis d’exploitation ?

Pour avoir un permis d’exploitation, le gérant du gîte doit suivre une formation qui dure 20 h et qui s’étale sur 3 jours. Une fois ce permis obtenu, sa durée de validité est de 10 ans. Si l’exploitant a déjà eu un permis d’exploitation, mais qu’il a expiré, il lui suffit de suivre une formation de 6h à titre de mise à jour de ses acquis. Pour ce qui du contenu de la formation, on y apprendra :
  • Les réglementations sur la vente de boissons alcooliques :
    • Les lois et règles existantes et leurs applications
    • Le cadrage réglementaire selon le Code de la santé publique, concernant les débits de boissons
    • Le rôle de la police administrative
  • Comment ouvrir un débit de boissons ?
    • La licence et l’individu qui la détient
    • Les déclarations à faire avant de pouvoir ouvrir le débit de boissons
    • La durée et les différents types de licences
    • Les débits éphémères
  • Ce qu’exige la loi dans l’exploitation
    • Prévention et sécurité en termes de santé publique
    • Sécurité et prévention en termes d’ordre public
    • Application
  • Procédure en cas de fermeture judiciaire et administrative
  • Règles à suivre dans la localité
    • Application des arrêtés émanant de la préfecture et de la mairie.
Il faut noter que le permis d’exploitation n’est valide que si ce dernier est délivré par un organisme de formation agréé par le ministère de l’Intérieur.

Quel type de licence pour le gîte ?

Auparavant, on devait avoir une licence 1 ou 2 pour ouvrir un débit de boissons non alcooliques comme pour ouvrir un salon de thé. Aujourd’hui, cela n’est plus exigé. Par contre, si le gîte propose des boissons avec alcool, il doit posséder l’une des licences ci-après :
  • Licence 3 pour un gîte qui met en vente des boissons avec un taux d’alcool de moins de 18°. Cela comprend les bières, les vins, les cidres, etc. Et si le gîte propose un service de restauration, il faudra un équivalent qui est la licence petit restaurant.
  • Licence 4 pour un gîte qui vend des boissons avec un taux d’alcool de plus de 18°. Cette licence permet de vendre les boissons alcoolisées comme les whiskies, les rhums, le vodka, la téquila, etc. Son équivalent avec le service de restauration est la licence restaurant.
Il faut noter que les boissons avec un taux d’alcool de 45° et plus sont interdites à la vente en France.

Quid de la formation en hygiène alimentaire ?

Dès lors que le gîte dispose d’un service de restauration, son personnel doit connaître les règles d’hygiène alimentaire. De ce fait, au moins un employé de son personnel doit suivre une formation appropriée. Cet employé devra toutefois, avoir au moins 3 ans d’expérience au sein de l’établissement. Durant la formation, l’apprenant connaîtra et maîtrisera toutes les bases concernant l’hygiène des aliments. Cela concerne la maîtrise de tous les dangers qui peuvent contaminer les produits alimentaires. Différents types de dangers sont à connaître dans ce cas comme :
  • Les dangers biologiques, c'est-à-dire, la contamination par les virus et les bactéries
  • La contamination par des produits chimiques comme les pesticides, les rehausseurs de goûts, les colorants et autres types d’additifs.
  • Les dangers physiques.
L’apprenant devra aussi connaître l’application de ces règles d’hygiène comme lors des opérations suivantes :
  • Nettoyage des mains et des ustensiles de cuisine
  • Nettoyage et désinfection des locaux
  • Entretien des équipements et outillages qui sont en contact avec les produits alimentaires
  • Respect du mode de conservation des aliments ainsi que de la température idéale
  • Respect de la date limite de consommabilité
  • Contrôle de la chaîne du froid
  • Contrôle et suivi du mode de transport et de stockage des aliments
  • Identification du mode de culture et d’élevage des ingrédients livrés
Le but de la formation est d’éviter les éventuelles contaminations des clients pouvant causer une intoxication alimentaire. La formation en hygiène alimentaire intègre également la connaissance de la méthode HACCP. Elle dure en moyenne 14h et s’étale sur 2 jours. Une attestation est obtenue après la formation. Cette dernière peut être demandée par les inspecteurs du service d’hygiène lors d’un contrôle inopiné. Il est donc, obligatoire de l’avoir.

La formation en sécurité pour un gîte

Comme le gîte est dans la catégorie des meublés de tourisme, son personnel doit aussi connaître les règles de sécurité incendie. Ainsi, selon la législation en vigueur, dès lors que le gîte accueille jusqu’à un maximum de 15 personnes, il doit respecter les normes d’habitation. Il est de ce fait, primordial que l’établissement s’équipe de détecteurs de fumée à poser dans des endroits stratégiques du logement. Ils peuvent se trouver dans les chambres et les lieux de circulation. Si le gîte peut recevoir plus de 15 personnes, il doit respecter les normes de sécurité appliquées à un ERP (établissement recevant du public). Pour cela, on doit retrouver dans l’établissement :
  • Des détecteurs qui peuvent se déclencher automatiquement. Ils doivent être connectés à un central.
  • Des extincteurs.
  • Un système d’éclairage de sécurité.
  • Un plan d’évacuation en cas d’incendie et pour facilité l’accès par les divers intervenants
Vous devez également prévoir la visite d’une commission de sécurité pour un gîte classé ERP. Pour cela, il faut des locaux à sommeil pour l’accueillir. Vous ne devez également pas ouvrir votre gîte sans l’accord de cette commission. Il délivrera l’attestation qui justifie que votre gîte respecte les normes de sécurité incendie.

L’obligation d’afficher les prix

La législation française exige des établissements d’hébergement comme les gîtes et les hôtels d’afficher les prix. Cet affichage doit être visible pour le client, à l’extérieur de l’établissement :
  • Tarif de la nuitée,
  • Mention obligatoire si le gîte propose le petit déjeuner ou l’accès à internet
  • Modalités d’accès aux autres services fournis par le gîte.
On doit aussi avoir un affichage à la réception du gîte concernant les points ci-après :
  • Tarif de la nuitée,
  • Mention obligatoire si le gîte propose le petit déjeuner ou l’accès à internet,
  • Modalités d’accès aux autres services fournis par le gîte.
Mais également, au moment de la réservation, le responsable devra informer le client concernant les points suivants :
  • Tarif TTC
  • Dates d’application du tarif proposé
  • Accès à l’internet si c’est le cas
  • Petit déjeuner offert si c’est le cas.

Les assurances exigées

Pour un gîte, deux assurances sont exigées à l’ouverture de l’établissement :
  • Responsabilité civile professionnelle
  • Couverture du bien immobilier.

Ouvrir votre gîte, les étapes à prendre en compte

Ouvrir un gîte demande des le respect d’étapes à suivre qui ne s’improvisent pas. On vous explique ci-après ces étapes.

Définissez votre projet

Une bonne définition de votre projet permet de garantir sa rentabilité. Cela vous permet également de déterminer le bon concept pour le gîte. Afin de mener à bien votre projet, commencez par une étude de marché. L’étude de marché permet de percevoir en profondeur ce que veulent les clients que vous visez. Ce sera aussi à travers les résultats de l’étude de marché que vous saurez qui sont vos concurrents directs. C'est-à-dire, ceux qui proposent les mêmes services et les gîtes dans la région. Vous pourrez également connaître vos concurrents indirects comme les restaurants, les salons de thé et connaître leurs perspectives. Les résultats de cette étude permettent de définir le concept qui plaît à votre clientèle cible et de connaître les points qui vous permettront de vous démarquer aux yeux de votre clientèle cible. Les éléments de l’étude en main, vous pouvez rédiger votre business plan. C’est dans ce document aussi appelé plan d’affaires que vous pourrez expliquer votre projet, voir qu’il est rentable et convaincre de futurs partenaires sur son bien-fondé.  Dans ce business plan, vous pouvez étaler comment va fonctionner le gîte, quelles seront ses dépenses et charges, et combien il pourra gagner tous les ans sur une période de 5 ans (chiffres d’affaires prévisionnels).

Repérez l’habitation pour votre gîte

Un gîte n’est pas un simple restaurant ni un hôtel. Vous aurez besoin de racheter, de louer ou d’acquérir un bien en entier pour pouvoir ouvrir votre gîte. Cependant, avant de faire l’acquisition de logement, vous devez considérer les points suivants :
  • La localisation de l’habitat
  • Son attrait touristique
  • Sa proximité avec les commodités majeures (marché local, transport en commun, site touristique, etc.)
  • La superficie construite
  • La superficie totale du terrain
  • Le nombre de pièces dans le logement
  • Le voisinage
  • La disponibilité d’une piscine ou d’un espace pour en construire une
  • Les concurrents directs et indirects dans le quartier ou la ville
Si vous souhaitez construire un nouveau bâtiment, vous devez estimez le montant des travaux à faire. Il en est de même si vous rachetez un bien existant. En effet,  il faudra l’aménager en fonction de vos envies.

Financez le projet d’ouverture de gîte

Dès lors que le bâtiment pour le gîte est repéré, vous pouvez procéder au plan de financement et à la recherche de partenaire pour financer votre projet. Sachez dans ce cas que lorsque vous vous lancez dans la création d’un gîte, il est possible de ne pas fournir d’apport initial. Toutefois, si vous passez par un crédit bancaire, votre banquier vous demandera de faire un apport personnel avant d’accorder le prêt. Cet apport peut aller jusqu’à 30 % de la valeur du projet. Il est également possible de demander au niveau de votre commune s’il a des possibilités de jouir d’une subvention pour la création de votre gîte. En effet, des communes et certains départements ont des fonds d’appui qui peuvent être mobilisés pour appuyer leurs résidents dans la création d’entreprises. Il y a aussi Pôle emploi qui peut aider en ce sens, surtout pour ceux qui sont à la recherche d’emploi. D’autres solutions sont également possibles pour financer votre projet d’ouverture de gîte comme :
  • La recherche de partenaire ou d’associé(s)
  • La sollicitation d’un appui de vos proches à travers des dons (love money)
  • Votre épargne personnelle
  • La levée de fonds à travers le système de crowdfunding
  • Etc.

Créer une entreprise pour votre gîte

Ouvrir un gîte s’aligne à un projet de création d’entreprises. De ce fait, vous devez penser à créer votre entreprise en respectant les étapes classiques.

Le choix de la forme juridique de votre entre sociétés

La société qui permet d’ouvrir un gîte devra avoir un statut juridique. Le statut juridique déterminera les obligations sociales, fiscales et administratives de votre gîte. Comme il existe de nombreuses formes juridiques sur le marché, pour un gîte, voici les statuts que nous recommandons :
  • L’EI ou entreprise individuelle. Il s’agit d’une forme de société qui permet d’ouvrir et de gérer le gîte en son nom propre. Vous n’aurez pas de démarches administratives et fiscales complexes à faire. Toutefois, vous ne bénéficierez pas d’avantages fiscaux sur les bénéfices réalisés.
  • Les formes de sociétés qui demandent au moins un associé. Cela concerne les sociétés comme la SAS ou la SARL. En montant la société, vous devez être au moins 2 associés. L’avantage c’est que le patrimoine de la société ne se mêlera pas avec vos actifs personnels. Vous aurez un certain avantage fiscal, mais il faut s’attendre à des démarches comptables assez complexes. Si vous ne voulez pas avoir d’associé, vous pouvez opter pour l’EURL ou la SARLU.
Notez qu’en termes de fiscalité, si votre CA annuel fait 23 000 euros ou moins, vous serez soumis à l’impôt sur le revenu. En effet, les loyers que vous percevez sont dans la catégorie de la location meublée non professionnelle. Dès lors que vous dépassez les 23 000 euros, vous serez un professionnel qui vit de ses revenus de location de gîte. De ce fait, vous serez imposable à l’impôt sur les  bénéfices.

Les autres étapes à suivre pour la création de l’entreprise pour le gîte

Si votre chiffre d’affaires ne dépasse pas 23 000 euros, vous êtes un loueur meublé non professionnel. De ce fait, vous devez faire la déclaration de votre activité au RCS ainsi qu’au CFE. La création de votre société demande également :
  • La rédaction des statuts de l’entreprise
  • Le dépôt du capital social
  • L’annonce de la création de l’entreprise dans un JAL du département (journal d’annonce légale)
  • L’immatriculation de la société.
Il faut noter que la procédure d’immatriculation est dorénavant à faire sur la plateforme de L’INPI. Vous aurez ainsi, à ouvrir un compte personnel et à vous rendre dans le sous-menu pour la formalité de demande d’immatriculation pour les entreprises. Il y aura des fiches en ligne à remplir sur le site. Vous devez ainsi, avoir sous les yeux les statuts de votre société, signés et datés. Vous devez aussi mettre en ligne le justificatif de publication de la création dans le JAL. On vous demandera également des informations sur la société comme son capital social, son siège social, sa dénomination sociale, etc.
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